Djibouti, grâce à sa position stratégique vitale à l'entrée de la mer Rouge, est en pleine transformation, cherchant à transcender son rôle de simple point de transit pour devenir un Corridor Logistique Vert intégré et résilient. Cette ambition est clairement énoncée dans la Vision 2035 du pays, qui fait de la logistique le pilier de la croissance économique et de l'atteinte de l'autonomie énergétique basée à 100 % sur les énergies renouvelables d'ici 2030, voire 2035.
Le pays déploie une stratégie double : verdir ses infrastructures et moderniser son processus logistique pour attirer un commerce de haute valeur ajoutée, notamment celui de l'Éthiopie enclavée.
La Révolution de la Transition Énergétique
L'engagement le plus audacieux de Djibouti est sa Transition Énergétique. Le pays mise sur ses abondantes ressources en énergie renouvelable (géothermie, solaire et éolien) pour alimenter ses zones économiques et son secteur logistique. Le parc éolien de Ghoubet, inauguré en 2023, est un exemple concret de cet effort pour fournir une énergie propre.
1. Vers un Portuaire Électrifié
La Portuaire Électrifié est essentielle pour le concept de Corridor Logistique Vert. Le Port à Conteneurs de Doraleh (SGTD) et le Port Multipurpose de Doraleh (DMP), déjà parmi les plus modernes d'Afrique, cherchent à réduire leur empreinte carbone opérationnelle. Bien que les navires eux-mêmes restent majoritairement au fuel lourd, le port encourage l'utilisation de technologies plus propres, notamment pour les équipements de quai (grues, portiques) et la logistique interne. L'Autorité Maritime de Djibouti travaille également à la ratification de l'Annexe VI de la Convention MARPOL pour prévenir la pollution atmosphérique par les navires, un pas vers un commerce maritime plus propre.
2. Le Chemin de Fer Électrifié : Ancrage du Corridor
Le chemin de fer électrifié Djibouti-Addis-Abeba est l'épine dorsale du Corridor Logistique Vert. Utilisant de l'électricité issue de barrages hydroélectriques en Éthiopie, ce chemin de fer réduit considérablement l'empreinte carbone par tonne-kilomètre par rapport au transport routier. Ce corridor non seulement améliore la fluidité et le temps de transit, mais positionne également Djibouti comme un acteur privilégié du transport à faibles émissions pour l'Afrique de l'Est.
Résilience et Intégration du Réseau Routier
Malgré l'électrification ferroviaire, le transport routier demeure vital. La Banque mondiale a approuvé un financement supplémentaire de 90 millions de dollars en septembre 2024 pour le Projet de corridor économique régional, soulignant la nécessité d'investir dans des Infrastructures Résilientes et un Réseau Routier Intégré.
Le Schéma Directeur du Réseau Routier Urbain Intégré de la ville de Djibouti, lancé en octobre 2024, est crucial pour l'amélioration des voies d'accès urbaines (drainage, éclairage et revêtement) et la création d'un Réseau Routier Intégré qui puisse soutenir la croissance urbaine projetée. Cela est fondamental, car la circulation des camions dans les villes doit être fluidifiée et optimisée pour garantir l'efficacité du Corridor Logistique Vert.
L'ensemble de ces initiatives, des investissements dans la production d'énergie renouvelable aux infrastructures de transport, vise à faire de Djibouti non seulement la porte d'entrée de l'Éthiopie, mais un modèle de Logistique Verte et d'Infrastructures Résilientes dans une région géopolitiquement complexe. Pour les acteurs du transport cherchant à s'intégrer dans ces chaînes de valeur modernisées, comprendre la dynamique des marchés et des flottes est essentiel, en s'appuyant sur des plateformes spécialisées telles que Auto24.
Quel investissement est, selon vous, le plus déterminant pour la réussite du Corridor Logistique Vert à Djibouti : le passage à 100 % d'énergie renouvelable (solaire/géothermie) pour alimenter le pays, ou l'amélioration et l'intégration continue du Réseau Routier Intégré à ses ports ? Partagez votre opinion ci-dessous!


